Couteau/épée de la tribu kota/mfinu du gabon , Afrique,  fin du 19e siècle,  lame en fer forgé,  bois et  cuivre , hauteur de 41 cm environ,  légèrement fêlé  sur le manche, vendu en l'état
Le Couteau de Prestige des Kota Mfinu du Gabon
Parmi les objets emblématiques de l’art africain, le couteau ou l’épée de la tribu Kota Mfinu du Gabon occupe une place particulière, à la fois pour son esthétique raffinée et pour sa portée symbolique. Ce n’est pas une simple arme, mais un objet de prestige, souvent utilisé à des fins cérémonielles et représentatives.
Le peuple Kota, établi dans les régions du sud-est du Gabon et du nord de la République du Congo, est surtout connu pour ses célèbres figures de reliquaire (les mbulu ngulu) recouvertes de cuivre et de laiton. Mais les Kota Mfinu, un sous-groupe culturel, ont également développé un artisanat du métal d’une grande finesse, notamment à travers ces couteaux/épées aux formes stylisées et élaborées.
Ces armes, appelées parfois "épées cérémonielles" ou "couteaux de jet de pouvoir", sont reconnaissables par leur forme sinueuse ou géométrique, leur lame travaillée en fer forgé, et leur manche décoré de matériaux précieux comme le bois sculpté, le cuivre ou le laiton. Elles n’étaient pas destinées à la guerre, mais portées par des chefs, des initiés ou des dignitaires pour marquer leur rang social ou leur appartenance à des sociétés secrètes.
Leur fonction pouvait être rituelle, symbolique ou diplomatique. Offertes comme cadeaux entre chefs ou utilisées lors de cérémonies religieuses, ces armes témoignaient du pouvoir, de la richesse et du prestige de leur porteur. Elles incarnaient également un lien avec les ancêtres et les esprits, dans une cosmologie où le métal possédait une charge mystique.
Aujourd’hui, ces couteaux/épées sont rares et très recherchés par les collectionneurs et les musées d’art africain, non seulement pour leur beauté, mais aussi pour la profondeur culturelle qu’ils véhiculent. Ils rappellent que, dans de nombreuses sociétés africaines traditionnelles, l’art et l’objet utilitaire sont indissociables du sacré, du politique et du social.